Déclaration de l’Unité contre le Fascisme et le Racisme (Catalogne)
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Nous commencerons avec les mots du syndicat étudiant de ce garçon de 19 ans : « Mercredi 5 juin 2013, en sortant d’une boutique de vêtements, à proximité de la gare Saint-Lazare, notre compagnon Clément, syndicaliste à Solidaires Étudiant-e-s, et militant à l’Action antifasciste Paris-Banlieue, a été frappé à mort par des membres de l’extrême droite radicale. La mort de notre camarade s’inscrit dans un contexte de croissance d’un mouvement fasciste violent en France et partout en Europe. Clément est en état de mort cérébrale, à cause des blessures produites par l’agression, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. »
Nous faisons les observations suivantes :
- L’Unité contre le Fascisme et le Racisme exprime son deuil pour cette nouvelle victime de l’extrême droite, et envoie un message de solidarité à sa famille, ses amis et ses compagnons.
- L’agression se produit après des semaines de protestations contre le mariage gai, mobilisations homophobes dans lesquelles les organisations d’extrême droite —y compris le groupe nazi Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), présumé responsable de l’agression— ont participé de manière notable et impunie. L’agression de Clément est le tragique résultat de la permission qui est donnée aux fascistes de se normaliser.
- Le Front national de Marine Le Pen s’est efforcé de se démarquer de cet assassinat, mais on sait que des groupuscules nazis comme JNR font partie de l’entourage du FN depuis sa naissance. Selon certains rapports, un des agresseurs portait un T-shirt du FN. Le corps sans vie de ce jeune est la terrible réalité qui se cache derrière les costumes et les cravates des hommes politiques « identitaires ».
- Les rapports venant de France indiquent que les autorités comprennent cette agression comme une attaque fasciste, et parlent de prendre des mesures contre l’extrême droite. Cette réaction, si elle se confirme, est bien meilleure que celle que nous voyons trop souvent en Espagne, où très souvent les agressions fascistes sont interprétées comme des « batailles entre tribus urbaines ». La violence nazie doit être nommée, et condamnée, en tant que telle.
- De ce point de vue, nous profitons pour répondre aux hommes politiques qui, durant ces dernières semaines, ont traité de « nazis » les activistes de mouvements sociaux tels que la Plateforme des personnes affectées par l’hypothèque (PAH). L’irresponsabilité de leur banalisation du nazisme et du fascisme demeure à découvert aujourd’hui quand on voit le visage réel de l’extrême droite.
- Il y a juste 20 ans qu’est mort un autre jeune antifasciste, Guillem Agulló, assassiné par les nazis. Nous envoyons aussi un message de solidarité à sa famille, ses amis et ses compagnons. Mais il y a trop longtemps qu’il y a trop de victimes, trop de douleur. Il faut des réponses.
- Comme le commente le syndicat Solidaires Étudiant-e-s, cette brutale agression fait partie d’un problème plus général, la croissance du fascisme partout sur le continent. Il faut une lutte forte et unitaire contre la menace fasciste en France, en Espagne et partout en Europe.
- Enfin, cette agression est une raison de plus pour renforcer la lutte ici même. Nous invitons et nous appelons les individus et les organisations qui ne l’ont pas encore fait à se joindre à l’Unité contre le Fascisme et le Racisme. Fascisme, plus jamais ça ! No passaran!
Nous convoquons une concentration avec des bougies, aujourd’hui vendredi 7 juin, à 22 h, devant le Consulat de France, Ronda Universitat, 22 bis, Barcelone, en mémoire de Clément Méric et de toutes les victimes du fascisme.
Unité contre le Fascisme et le Racisme
Barcelone, 6 juin 2013